Le dernier jour de l’an 1982, on s’apprêtait à passer le réveillon 
comme les autres dernières années, non pas dans une boîte, un hôtel ou un restaurant mais devant la première chaîne de la télévision espagnole : « la primera ».
Le réveillon devant la télé était une sorte de rituel annuel et vu que chez mes parents, les chaînes espagnoles se captaient selon le climat, à chaque fois qu’il y avait un grand match du Barça ou un autre grand spectacle, il fallait aller chez mon oncle qui habite la place de France pour voir la télé en bonnes conditions.J’avais 13 ans et quelques semaines. Avec mon cousin, on parlait surtout d’une défaite historique du Réal Madrid à domicile devant le Barça d’un certain Maradona.Bref, cette dernière soirée télévisée du 31 décembre 1982 allait nous réserver une grande surprise -en tout cas pour moi- car juste après le bêtisier, l’animatrice annonça que la primera s’était procuré les droits de diffusion du dernier clip d’un certain MICHAEL JACKSON.En 82, je connaissais les Boney M, les Beatles, un certain Paul Mac Cartney, Joe Dassin, les frères Migri, les Pink Floyd... et beaucoup d’autres mais j’avoue que le nom Michael Jackson ne me disait rien.Alors par curiosité, j’ai commencé à demander à mes cousins : "Qui c'est ce Michael ?".Mon grand cousin me dit alors : « c’est un simple chanteur de disco ni plus ni moins ». L’autre répliquait : « non ce n’est qu’un petit-fils à papa qui chantait avec ses frères mais il ne fait que crier... ».Une cousine ajouta : « C’est grâce à Paul Mac Cartney que le monde
s’est intéressé à ce danseur, c’est tout ! » Je me suis dit qu’il n’était qu’un simple chanteur et qu’il n’allait sûrement pas m’intéresser.Nous étions tous, sans exception, bloqués devant la seule télé en couleur de la famille : mes parents, ma soeur, mes cousines, mes cousins, mon oncle, la bonne, et... la télé.À 21h59 GMT, 23h59 heure de Madrid, l’animatrice en compagnie des deux grands comédiens (Martes y Tresse) prenaient les 12 raisins pour compter les 12 sons de cloches «uno, dos, tres, cuatro..... Feliz Año Nuevo 1983 !!!!».Juste après la pub de Coca-Cola «C’est la plus chère de l’année !!» disait toujours mon père, “Señoras y señores les presentamos el ultimo clip de Michael Jackson...! Thriller...!”Pendant 18mn, probablement le temps du plus long clip de l’histoire de la musique, toute la famille était marquée, le Maradona de la musique était né.
Par: Ahmed Saïd Kadiri
Les coulisses de Tanger, juin 2009.
comme les autres dernières années, non pas dans une boîte, un hôtel ou un restaurant mais devant la première chaîne de la télévision espagnole : « la primera ».Le réveillon devant la télé était une sorte de rituel annuel et vu que chez mes parents, les chaînes espagnoles se captaient selon le climat, à chaque fois qu’il y avait un grand match du Barça ou un autre grand spectacle, il fallait aller chez mon oncle qui habite la place de France pour voir la télé en bonnes conditions.J’avais 13 ans et quelques semaines. Avec mon cousin, on parlait surtout d’une défaite historique du Réal Madrid à domicile devant le Barça d’un certain Maradona.Bref, cette dernière soirée télévisée du 31 décembre 1982 allait nous réserver une grande surprise -en tout cas pour moi- car juste après le bêtisier, l’animatrice annonça que la primera s’était procuré les droits de diffusion du dernier clip d’un certain MICHAEL JACKSON.En 82, je connaissais les Boney M, les Beatles, un certain Paul Mac Cartney, Joe Dassin, les frères Migri, les Pink Floyd... et beaucoup d’autres mais j’avoue que le nom Michael Jackson ne me disait rien.Alors par curiosité, j’ai commencé à demander à mes cousins : "Qui c'est ce Michael ?".Mon grand cousin me dit alors : « c’est un simple chanteur de disco ni plus ni moins ». L’autre répliquait : « non ce n’est qu’un petit-fils à papa qui chantait avec ses frères mais il ne fait que crier... ».Une cousine ajouta : « C’est grâce à Paul Mac Cartney que le monde
s’est intéressé à ce danseur, c’est tout ! » Je me suis dit qu’il n’était qu’un simple chanteur et qu’il n’allait sûrement pas m’intéresser.Nous étions tous, sans exception, bloqués devant la seule télé en couleur de la famille : mes parents, ma soeur, mes cousines, mes cousins, mon oncle, la bonne, et... la télé.À 21h59 GMT, 23h59 heure de Madrid, l’animatrice en compagnie des deux grands comédiens (Martes y Tresse) prenaient les 12 raisins pour compter les 12 sons de cloches «uno, dos, tres, cuatro..... Feliz Año Nuevo 1983 !!!!».Juste après la pub de Coca-Cola «C’est la plus chère de l’année !!» disait toujours mon père, “Señoras y señores les presentamos el ultimo clip de Michael Jackson...! Thriller...!”Pendant 18mn, probablement le temps du plus long clip de l’histoire de la musique, toute la famille était marquée, le Maradona de la musique était né.Par: Ahmed Saïd Kadiri
Les coulisses de Tanger, juin 2009.
