Tanger, ou le bonheur en bleu

Ahmed Saïd Kadiri, , est un jeune artiste autodidacte, doué d'une remarquable souplesse et talent. Le “Carnet touristique”, naïf de Kadiri, esquisses et aquarelles de Tanger, datant de l'année 2000, sont réussis et fort amusants. Nonobstant, ils ne relèvent guère du “Grand Art” et – exception faite à quelques connaisseurs – ils ne donnent aucune indication quant à la rapide progression artistique et intellectuelle dont il fut capable. Très simplement, et en l'espace de quelques années, il a infiniment enrichi ses talents en qualité de peintre et a entamé l'exploration de l'art abstrait, l'expressionnisme, le cubisme et l'art naïf.Ses toiles, défendent les références de Kadiri en tant qu'artiste et suggèrent qu'ayant trouvé sa “voix”, il chantera sa “chanson” distinctive. La forme que revêtira celle-ci, vu la nature disparate de son expérience avec des écoles radicalement différentes, est difficile à prédire. Cependant, et concernant sa palette, il a présentement marqué une nette préférence pour les “Bleus”.Les travaux les plus performants sont indubitablement les toiles abstraites et expressionnistes exécutées dans une palette rigidement limitée aux tons du turquoise, bleu céleste et blanc. Dans sa toile, “Ciel Bleu”, nous sommes avec une vue dégagée de Tanger, marquée par ses mosquées et flèches d'églises d'un blanc titane incandescent contre un fond bleu “Majorelle”. Le travail à la brosse est lapidaire, rapide et sûr. Kadiri ne fait montre d'aucune hésitation. En outre, ni le moyen ni la technique ne dominent sa dextérité.

Il les domine tous.Dans “My médina”, on constate une affinité frappante avec les meilleurs “paysages urbains” du défunt Mohamed Hamri. Travail de cubisme-naïf, l'horizon azur est dominé par des maisons carrées en cadmium citron. Cette toile et “Alegria” encore plus réussie représentant une vue magnifique des maisons indigènes dans des tons harmonieux de rose et de bleu ne sont aucunement des pastiches. Leur ressemblance avec le travail de Hamri n'est que le fruit impromptu d'un artiste doté d'une grande capacité, peignant le même élément, avec le même oeil innocent, dans une palette similaire.Si un artiste n'est pas à même de bien dessiner, il est peu probable qu'il peigne bien à moins qu'il ne se limite au caractère formel de la pure abstraction ; et Kadiri dessine bien, cela est incontestable. Dans “Don Quichote”, dessin à l'encre d'un génie réel, il encapsule toute la folie, la politesse et l'excentricité du grand anti-héros de Cervantes, avec un souffle de Matisse par souci d'économie de ligne.Kadiri, un Tanjawi, a découvert son âme d'artiste et Tanger a découvert l'artiste en la personne de Kadiri. Sa performance de “Bleus” en solo a étonné les critiques et enchanté le public. Nos attentes portent à présent sur des nouvelles toiles sachant qu'en mûrissant et en se développant en tant qu'artiste, il enrichira infiniment nos vies.
Andrew Clandermond &
Dr Terence McCarthy,
critiques d'arts



THE STAR AND THE WIND













Le jury du 2ème festival Cinéma jeunes talents, abrité du 14 au 18 janvier par la Cinémathèque de Tanger sur les hauteurs du Grand Socco, autour du thème “Chergui”, a soufflé son verdict. Plus si jeune mais talentueux, le 1er prix s'appelle Ahmed Saïd Kadiri, artiste tangérois de 40 ans, dont le film The Star and the wind (13min), mêlant animation et images d'archives, raconte la légende d'une étoile.


Telquel


ecoutez l'interview avec le réalisateur: Kadiri Ahmed Saïd invité de Jaouda (emission Talents

du Maghreb sur Medi1)

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